Historique
Liste des anciens présidents et directeurs
Diverses photos d'époque
Melchior Seeberger peut être considéré à juste être comme le « père » de la fanfare bulloise. Les chefs qui se succédèrent au poste de maître de musique durant cette deuxième partie de siècle, s’ils étaient en possession d’un bagage musical excellent, n’étaient pas toujours rompus à la technique du cuivre et à la direction de fanfares. Melchior Seeberger, amateur d’instruments à vent, était certainement un cornettiste hors pair et un organiste non moins doué. Il fit profiter de ses connaissances, non seulement à ses amis bullois, mais aussi à l’ensemble des instrumentistes fribourgeois, à travers les responsabilités qu’il assuma au sein de la Société cantonale des musiques apparue en 1884. […]
Dès son arrivée à Bulle, constatant l’état d’anémie dont souffrait la Société de Musique et soucieux de lui assurer une relève, Melchior Seeberger fonda une « petite fanfare », constituée de jeunes instrumentistes recrutés dans les écoles de la ville. C’est pour cette raison que les protocoles communaux la nomment parfois « la musique des Ecoles ». Dénomination d’autant plus justifiée que la commune, dès 1874, chargea la commission
des écoles de jouer le rôle de comité de surveillance de cette petite société.
Le conseil communal n’hésita pas à encourager sa fondation. Il utilisa les amendes perçues en 1868 pour acheter les instruments nécessaires. Dès la dissolution de la Société de Musique au printemps 1871, le musicien lucernois eut plus de temps à disposition pour choyer la fanfare de jeunes qu’il dirigeait gratuitement ! La petite société vivait comme une grande. Elle participa en 1872 à un concours de musique à Genève, se produisit à l’occasion d’une réunion cantonale des instituteurs fribourgeois à Bulle en 1874 et donna divers concerts dans sa ville natale.
Les dernières délibérations communales qui parlent de la « petite fanfare » datent de l’été
1876. Rien d’étonnant à cela puisque la Société de Musique donna les premiers signes de résurrection à cette même époque. Melchior Seeberger décida sans doute d’introduire dans la fanfare des grands la dernière volée de têtes blondes qu’il avait formée durant les sept années d’existence de la « petite fanfare ».
STOLARSKI, P.-A. (2003). Une harmonie dans la cité. Bulle, pp. 29-33.